Mon premier accouchement (sans péridurale)


Le cocon - Erasme

  • Un gîte de naissance au sein de l’hopital Erasme qui accueille ces petits êtres dans le respect de la nature, de la vie, des rythmes de chacun(e).
  • Un suivi prénatal serein et des ateliers pour préparer son accouchement naturel.
  • Une communauté pour tisser du lien entre parents, futurs parents et sages-femmes.

Passés la porte, on a plus trop l’impression d’être dans un hopital, c’est apaisant. Une petite salle de rencontre, à boire et à grignoter à disposition… Ensuite 2, 3 chambres peinte orange, bleu,… des grands lits 2 places comme à la maison, une baignore, des écharpes,… le matériel médical est là si besoin mais caché pour rendre ces chambres acceuillantes et apaisantes. Le jour J, on accouche là à notre rythme, dans la position de notre choix, baignoire ou pas, avec nos affaires, notre musique si on le souhaite et tout ce qu’on voudrait d’autre. Pas de péridurale ici, on laisse faire la nature. C’est aussi pourquoi, si il y a une complication, (le bébé se présente en siège, arrive avant terme,…) on est d’office orienté vers la salle d’accouchement “normale” de l’hotpital.

Les 7 étapes de la naissance

L’Accompagnement de la naissance - de Bernard Montaud

J’ai lu ce bouquin il y a plusieurs années quand on a mis le doigts sur une des étapes que j’avais mal vécue à ma propre naissance… ça me tenait à cœur d’accompagner au mieux ma fille à nous rejoindre. Voici un résumé des étapes et de ce sur quoi il faudrait se concentrer plutôt que de se dire “ça va être horrible et me faire mal”. C’est effectivement une sensation intense mais le corps n’est pas malade, il expluse la vie, ce sont donc des réactions normales, il faut laisser faire, et accompagner… (il suffit d’observer un autre mammifère mettre au monde son/ses petits… ils ne gémissent pas, le corps se contracte et petit à petit la vie sort du ventre).

Seule la sincérité est perçue par l’enfant… 1er RDV - le début du travail Bébé: Décision de naître. Parents: prendre un temps d’arrêt avant de se ruer sur la valise de maternité. Déclaration d’amour, échange sacré, 1ere rencontre,…

2e RDV - Le temps des contractions Bébé: est dans le long couloir du ventre. Parents: effort dans le long couloir de leur foi vers leur éternité, effort vers leur lumière, engagement dans leur propre croyance, inventer une prière vers LUI.

3e RDV - dilatation du col Bébé: points de blocages. Il doit forcer le ventre de sa mère. Sauver sa vie, faire un sacrifice d’amour: se résoudre à «tuer» ce qu’il a de plus cher au monde. Parents: apprentissage du prix de nos choix, la dose de douleur nécessaire pour en avoir le courage. Faire un sacrifice: choisir quelque chose à perdre qui nous est cher pour sauver la vie.

4e RDV - expulsion Bébé: le vertige de la sortie. Ivresse, jouissance, nouvelle liberté. Mère: intimité extrême, acte conscient et sacré pour accompagner l’ivresse de l’enfant. L’ivresse de l’enfant commence juste après celle de sa mère au moment de la sortie. La connaissance maternelle et ivresse/clairvoyance du nouveau né s’uniraient.

5e RDV - premiers soins (ce rdv ci à été inversé avec le 6e rdv à Erasme) Bébé: il découvre les humains (personnel médical) «sans amour». L’imperfection humaine. Parents: / Personnel médical: pourrait parler au nouveau né, lui parle vraiment, lui confier leurs maladresses leurs brusqueries, leur conscience de la brutalité de leur manipulations, ainsi bébé soulagé, l’imperfection est reconnue et réunirait les êtres.

6e RDV - premières étreintes avec les parents (ce rdv ci à été inversé avec le 5e rdv à Erasme) Bébé: découvre ses parents maladroits Père: perçoit lui aussi l’imperfection de sa femme mais pardonne consciemment, l’enchante de tendresse amoureuse, le père offre alors une solution inespérée: l’imperfection peut être une source d’amour et de rapprochement.

7e RDV - le 1er endormissement Bébé: l’installation de l’écran. Parents+personnel médical: inventer une cérémonie de clôture concernant les adultes présents. Ex: chacun pourrait prendre un acte d’engagement afin d’améliorer tel ou tel secteur de son existence. «bienvenue chez les hommes»…

Et si accoucher c’etait si “simple” que faire l’amour?

Les besoins essentiels d’une femme qui accouche - Ruth EHRHARDT, sage-femme traditionelle sud-africaine

Les secrets de l’Ocytocine, l’hormone du Plaisir, simplement dévoilés dans ce petit livret, destiné à toute personne née d’un ventre de femme…

bébé s’est décidé avant terme (36 semaines et 3 jours)

Lundi 5 aout 23h25… je m’en vais au dodo, je commence doucement à m’endormir, tout à coup je sens une perte dans ma culotte, (en fin de grossesse les pertes deviennent très liquide et fréquentes donc j’hésite un instant mais là c’était bien plus abondant…) je touche mais il fait trop peu clair pour voir si c’est ensanglanté ou pas, je me lève rapidement et me dirige vers la toilette, ça continue petit à petit… Je regarde dans le fond de la cuvette et voit que cela ressemble à l’eau de cuisson du riz, comme avait bien expliqué la sage femme lors du dernier atelier… c’est la perte des eaux (elle aura durée longtemps chez moi, de 23h25 à plus ou moins 8h30 le lendemain…). J’ouvre la porte tout en restant assise et j’appelle le papa en disant que je suis un peu paniquée… :-/ je pense que c’est bien ça qui est entrain d’arriver mais le terme est à 37 semaines… c’est trop tôt, j’ai pris un rdv massage pour le lendemain matin, j’ai encore un rendez-vous important le jeudi (frottis pour dépistage streptocoque) et le dernier atelier pré-natal: “les positions facilitantes”, nos sacs pour la maternité ne sont pas encore fini et je viens de faire une machine avec les premiers petits bodys taille naissance et rien n’est sec…

Je téléphone au cocon pour expliquer ce qu’il se passe, j’ai l’une des sages femmes en ligne qui me dit que c’est bien ça, qu’il faut nous mettre en route vers l’hopital mais no stress, j’ai le temps de prendre une douche de manger un tit quelque chose de mettre une bande hygiénique et d’y aller…

00h00 je continue à perdre les eaux petit à petit… un brin de sang et peut être l’une ou l’autre contractions mais «lointaine». Le papa téléphone à son frère pour avoir sa voiture à prêter.

J’ai par moment un peu la nausée. j’attend que le papa revienne avec la voiture et on se mettra en route pour Erasme. Je rempli tous les sacs que je peux avec ce que je pense petit à petit…

Vers 1h on se met en route. Papa est tout excité, moi toujours un peu paniquée.

Mon accouchement

Le trajet aura été le plus court de tous les trajets jusque là. Arrivée aux urgences, on patiente… -_- heureusement que je ne suis pas au bout de ma vie en arrivant.

Départ de “douleurs” plus profondes comme celles de mes règles qui s’accentuent doucement… elles sont sur une zone plus large puisque l’utérus est plus grand et dans le bas du dos.

La sage femme du cocon que j’ai eu au téléphone, Mina, nous accueillent pour le monitoring me dit que je ne pourrais pas accoucher au cocon puisque bébé se décide avant les 37 semaines (on est à 36 semaines et 3 jours). Même si ça ne se passe pas “comme prévu” Mina est douce et rassurante, elle nous explique bien tout et nous laisse le choix quand on peut.

Du coup salle d’accouchement d’Erasme puis maternité chambre spécial Kangourou en attendant que bébé reprenne du poids.

On me fait une perfusion d’antibiotiques toutes les 4h car j’ai pas eu le temps de faire le frottis de dépistage pour le streptocoque à l’avance et que les résultats prennent 48h… -_-

le test était négatif… j’ai eu des antibiotiques pour rien finalement…

Le papa: J’ai l’impression que la date de conception n’est pas forcément bonne et qu’on base les décisions médicales sur le fait qu’on est avant 37 semaines mais ça se joue à 4 jours près.

On me fait une piqure dans la fesse de cortisol pour aider les poumons de mon bébé à arriver à maturation.

vers 3h du mat: col a 2 cm long Mina nous conseille d’essayer de dormir car la journée va être longue… 7:30, nous sommes reveillés par la femme de ménage… -_-’

9h30, col à 4cm bien effacé. Le papa reçois une notification: on est devenu amis sur Facebook il y a 5 ans aujd ^^. 12h, col à 4-5cm, ça n’a donc pas beaucoup bougé, la poche des eaux étant rompue, bébé doit arriver aujourd’hui (trop de risque d’infections). On commence donc le déclenchement (6ml/h d’ocytocine et augmentation toutes les 20-30 min), ce mot je ne voulais pas l’entendre… je mets quelques minutes à accuser le coup… La sage femme nous dit qu’elle va mettre vraiment le minimum et qu’on avisera dans 30min…

Je continue à visualiser des fleurs, une qui ferme ses pétales sur mon ventre, et une autre qui s’ouvre au niveau de mon col et de mon vagin.

Les contractions s’accentuent, je teste le ballon qui est chouette pour rester assise plus longtemps (ça fait moins mal au coccyx/sacrum, ça endort moins mes fesses). Je suis branchée sur monitoring depuis mon arrivée pour avoir les batements du coeur de bébé et une vue sur les contractions. Les fils m’empêchent de bouger partout dans la salle d’accouchement, mon périmètre ainsi que mes mouvements sont limités…

Vers 12h30, les contractions s’accentuent très vite, contractions toutes les 3-4 min mais encore irrégulières apparemment :-/

Le papa: Le col s’est bien détendu progressivement mais on a pas regardé l’heure… Tess était en transe. C’est dingue.

J’ai mangé le soir et pas encore été à la toilette, ça me stress un peu mais le papa me rassure. J’arrive finalement à faire 2 tites crottes ^^ un peu entre 2 contractions un peu plus tard.

Les contractions…

1ere phase: Départ de douleurs plus profondes comme celles de mes règles qui s’accentue doucement… elles sont sur une zone plus large puisque l’utérus est plus grand et dans le bas du dos.

2e phase: Je stoppe tout, je demande à tout le monde qui me touche de ne plus bouger le temps que ça passe, je souffle fort ma douleur en essayant d’imaginer la fleur qui se ferme sur mon ventre et mon col qui s’ouvre… Je n’arrive pas à rester debout. Mes jambes ne me tiennent plus… plus de force dans les bras. Je me sens tellement faible. Je me retrouve couchée sur le dos dans la plus mauvaise des positions pour accoucher.

Par moment je tremblais de froid et ensuite j’avais des grosses bouffées de chaleurs.

J’ai la nausées, j’ai cru que j’allais vomir après avoir manger une datte. J’ai l’impression de ne pas être maître de mon corps et d’être une femme faible à ce moment :-( Le papa me dit que c’est beau à voir à quel point je me donne, que je laisse bien faire les choses sans paniquer et que j’arrive à bien rester dans ma bulle sans paniquer.

3e phase: Je stop, je souffle, je reprend mon souffle dans mon ventre je re-souffle en faisant des sons «oooooooh» pour ouvrir et faire descendre la douleur.

La sage femme vérifie mon col de temps en temps entre 2 contractions et la tête de bébé avant la dernière ligne droite, elle me dit que cette positon est bien vu l’ouverture du col qui se fait mieux vers le bas que vers le haut.

La gynéco arrive et sort un tas d’outils en métal qui me font peur. Je demande à quoi ils vont servir, elle me répond que c’est pour clamper le cordon… ouff, je repars dans ma bulle.

4e phase: Dernière phase, l’expulsion. L’utérus a un réflexe qui pousse du haut vers le bas, un peu comme le réflexe pour vomir mais dans le ventre et vers la sortie. Je souffle puis des «oooh - ooh - oohhh» je laisse le corps faire… je pense à Zara, ma chienne (comme la plupart des animaux) n’a pas crié/pleuré/gémi de douleur pendant son accouchement. Je sens les tits pieds de mon bébé au centre près de mon diaphragme et ensuite la contraction arrive…

Tellement la dose d’ocitocine est forte, il m’arrive de m’endormir entre les contractions, de très brefs moments, mais le papa m’a dit après que, parfois, j’avais des spasmes qui lui prouvait que je m’étais endormie un instant.

On me dit de bloquer l’air et de pousser avec ces dernières contractions. J’ai beaucoup de mal à faire ça, je ne le savais pas avant mais j’ai plus facile à souffler l’air qu’à le garder pour pousser. Le papa me dit que bébé va bien (il voit son rythme cardiaque qui ne baisse pas), même avec sa tête qui est restée entre l’entrée et la sortie pendant quelques contractions.

J’ai tendance à pousser un peu avec la tête mais pas trop et elles me disent de pousser clairement comme si j’allais à selle. Je sens ce qu’elles veulent dire mais je sais aussi pourquoi on sent ça, la tête de bébé appuie sur la dernière partie de l’intestin et va évacuer tout ce qui pourrait être resté là comme avec la poche à douille d’un patissier (hum… glamour ^^).

Je ne sais pas vraiment si quelque chose est sorti de ma poche à douille :-p On est tellement dans autre chose qu’on s’en fou un peu, j’ai juste senti une petite caresse avec un papier sur mon anus à un moment sans en être complètement certaine… Le papa n’a rien vu, personne n’a rien senti, en tout cas ça ne devait pas être grand chose.

Je suis étonnée mais je ne sens pas trop l’avancement de sa «tite» tête et me demande combien de temps ça va prendre… Jusqu’à ce que ça tête arrive à ma limite élasticité de périné, ça brûle pendant 4, 6 contractions (je crois). Le papa aperçoit ses cheveux, ça lui donne la larme à l’œil. Il m’encourage et me dit que c’est beau, que j’ai encore pleins d’énergie que je peux en prendre chez lui.

La gynéco me passe de l’huile d’amande douce sur le périné pour aider un peu autour de sa tête. …ça y est, il faut que je pousse encore 2, 3 fois et sa tête sera complètement sortie. …ça brule (voilà le cercle de feu dont on m’a parlé). C’est à ce moment là que j’ai eu un déclic, je me suis dit “il faut que j’accepte que je doive pousser tellement fort que ça risque bien de tout déchirer, il y’a des gens autour pour me réparer ensuite”.

Je pousse et je sens comme si on appuyait sur mon clitoris fort avec un outils, ça me fait mal, je hurle pour me donner de la force car ça me fait penser à la sensation post opération gynéco d’il y a 3 ans… La gynécologue avait du ré-ouvrir les incisions pour évacuer le sang sans m’endormir (avec le recul ma “post opération” était bien pire que mon “post accouchement”).

Je tirais mes jambes vers moi, le papa à ma gauche et la sage femme à ma droite m’aidaient à tenir mes jambes et ma tête, j’ai tellement poussé que je me suis fait une subluxation du sternum, je l’ai senti faire “cloc”, je ne m’attendais pas à ce genre de douleur ça m’a déconcentré de la contraction. J’ai ensuite eu mal plusieurs semaines quand je respire/bouge/rigole/tousse…

Sa tête est passée, papa à pleuré, je le sais car il me l’a dit ensuite, je ne l’avais pas remarqué… Prochaine contraction, les épaules, le dernier effort… mais beaucoup moins dur que la tête. Elle est sortie avec ses petites mains près de son coup, comme sur les échographies.

Puis son petit corps sort et on la pose sur mon ventre fort bas, car cordon fort court. La gynéco demande au papa s’il veut couper le cordon mais il s’en fou complètement… Il est entrain de nous regarder et de profiter de ce moment, pas besoin de couper le cordon pour lui, il a autre chose à faire. La gynéco coupe donc le cordon. Je remonte bébé plus haut et elle l’emballent dans un essuie sur moi. Je dit bravo à mon bébé, que je suis fière d’elle, je lui parle. Les sages femmes et la gynéco me félicitent, me disent bravo à moi…

La gynéco attend que le placenta arrive. Il faudrait que j’aille faire pipi mais j’y arrive pas, je l’autorise à me mettre une sonde pour vider ma vessie car ça évite des hemoragies et ça facilite l’arrivée du placenta. Je pousse une fois de la même façon et pouf splocht il sort d’un coup. Super facile! Je demande à le garder, elle me l’emballe.

J’ai une petite éraillure près de l’urètre à gauche, donc ça brûle quand je vais faire pipi. C’est ça la sensation comme post opération sûrement due à ces petites mains qui étaient près de son coup en sortant ses épaules.

On reste un peu peau à peau dans la salle d’accouchement avant d’être transférés dans la chambre kangourou. Premier allaitement dans cette pièce. Mon collostrome vient directement, ça marche un peu mais c’est pas encore ça, parce qu’elle est vraiment toute petite et se fatigue vite me dit ont…

Le papa: Ça a duré longtemps le moment transe. Nécessaire je pense pour détendre le col. Quand ça a commencé a devenir long, on a changé de position, Tess a été faire pipi et ça a accéléré un peu le travail. Contractions toutes les 2 min environ après. Un peu après on s’est redressé. On voit fort la différence quand ça commence a pousser. Un peu comme des convulsions, comme la sensation de remettre mais a l’envers a dit Tess.

Vu défiler plusieurs sage femme et une gynéco pour l’expulsion. tout le monde se présente mais je ne retiens aucun prénom car je suis dans un autre état. D’autres sages femmes du cocon sont passées à différents moments. De la salle d’accouchement jusque à la maternité ensuite… Merci à Coline qui a aidé pendant quelques poussées, ses paroles était encouragente tout en douceur, comme une maman ou une grande soeur aurait pu le faire.

On nous demande son prénom mais il y en a encore 5 sur la liste… :-/ On nous laisse un peu à 3 tranquille dans cette salle sombre.

Un peu plus tard, le papa avec sa fille dans les bras me dit tout à coup: “je pense que Oona ça lui va bien”. Moi je venais de me dire là même chose.

Oona mardi 6 août 2019, 19h47 2,535kg, 48cm

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